Ebisu 6 hours Super Endurance Race

[Neubauten]

Cette année, avec mes amis de la team ISM et leur 318is E36, nous avons décidé de nous engager à la Ebisu Super Endurance 6 hours d'automne, le 5 novembre.
 

Pour ma part c'était une super opportunité de revenir à la course après ma participations aux 12hrs de Motegi l'an dernier et j'étais donc très très impatient! Cette fois par contre nous sommes venu en petit nombre : 3 pilotes et un assistant pour le stand, tous français, et donc par conséquent un peu à l'arrache (une seule roue de secours avec un pneu qui s'est déjà mangé 12hrs de course, 2 sièges pour 4, un outillage minimum...).
 

Nous avons donc quitté Tokyo en fin de journée le vendredi 4 pour aller s'enfoncer dans les montagnes de Fukushima, 300 kilomètres plus loin... Ce qui prend quand même facile 4h malgré un trafic relativement modéré.

Pour la nuit, nous avions sélectionné un joli ryokan en altitude dont on profitera malheureusement assez peu. Après un bain dans l'onsen, une bouteille de Chablis et 5H de sommeil on descend au circuit pour l'ouverture des portes à 6h30! Il fait 3° dehors mais la journée s'annonce magnifique, le temps idéal pour une course!

Il y a 31 voitures inscrite mais seulement une quinzaine de pits, ce qui oblige à partager les pits entre 2 équipages. Au final ça tombe bien car nous partageons notre pit avec une vieille Mistubishi Mirage turbo qui court dans la même classe que nous, ça nous permettra de garder un œil dessus.

Le temps de s'installer, puis de passer à travers les formalités d’inscription, l'inspection du véhicule, puis le briefing des pilotes et il est déjà 8h20, soit l'heure des essais! Comme mes 2 collègues connaissent bien la voiture, on décide que c'est moi qui vais faire les 30 min d'essais afin de me mettre à l'aise...

Au bout d'une dizaine de minute je rentre de manière un peu optimiste dans l'épingle en bas de la descente, en faisant l’extérieur à une Civic, je sort large, trop large, j'ai une roue qui mort la terre et paf, tête à queue, je creuse une tranchée dans la terre avec mes roues arrières et remonte violemment sur la piste... Je repars sans encombre fait un arrêt au pit pour vérifier la caisse : visiblement pas de dégâts donc je repars et je fini les essais...
 

On se qualifie 28ème sur 31 et avant-dernier de notre classe avec ce qui est probablement la plus lente des voitures du plateau, mais bon c'est de l'endurance, il faut être patient

De toute façon on rate l'heure pour se mettre en place sur la grille et on partira donc des stands, tout comme la moitié des concurrents qui n'ont sans doute pas plus que nous compris ce qui s'est passé...

Bref la course démarre, maintenant c'est du sérieux! La stratégie de course est assez simple: 3 stints de 2h, on part avec le plein, et on refuel au minium pour gagner du temps. Notre petite 318is est lente mais facile à conduire, d'une fiabilité métronomique et consomme très peu, donc on mise tout sur la régularité et des arrêts réduits au minimum. Le plus rapide d'entre nous commence la course, je passerai au milieu (je suis le plus lent) et notre 3ème collègue fermera la marche.

La course commence plutôt bien, on reprend quelque places malgré des chronos un peu justes, surtout que 30 voitures sur un petit circuit de 2,0km comme Ebisu, ça fait beaucoup de monde.

Mais au bout d'une heure, notre pilote rentre aux pits de façon complètement impromptue : il y a un problème à l'arrière gauche et il a failli finir au tas dans le S...
On voit rapidement qu'en effet la roue est à plat, pas le choix il faut la changer. Je saute sur la croix et... foire un écrou : notre garage a décidé de changer les écrous lors de la révision et à mis du 19' en alu au lieu de nos habituels 21 aciers... Sauf qu'on ne le savait pas donc le temps de réaliser le truc et de trouver le bon embout on a bien perdu une ou deux minutes. On fini par dégager la roue, on remonte la roue de secours avec son Eagle RS Sport qui à déjà les 12hrs de Motegi dans les dents, on se plante encore de douille sur la clé dynamométrique (les habitudes ont la vie dure) en resserrant, obligé de la dégager au marteau, mais on finit par y arriver et c'est reparti!

Une fois l’excitation retombée, on jette quand même un oeil à la roue : un gros morceau s'est déchiré sur l'intérieur et on réalise que la jante est aussi faussée. L'explication est donc probablement la suivante : quand j'ai fait mon tête à queue aux essais la roue a tapé sur le rebord entre la piste et la terre, faussant légèrement la jante. Cela a crée une fuite d'air lente, le pneu s'est vidé peu à peu jusqu’à finalement se faire découper par la jante lors d'un appui... Ma faute donc

 

L'heure suivante se passera cependant sans histoire, et vient le moment pour moi de prendre le volant! Au final, sur les 2 premières heures la voiture a consommé moins que prévu (arrêt pour la roue, ainsi qu'un bon quart d'heure derrière une safety car, à cause d'une Honda qui à mal fini) du coup on ne remet que 40L et je repars avec un plein.

C'est toujours une expérience que de se lancer dans la course comme ça je trouve, la pression monte dans la ligne des stands et d'un coup c'est la fosse au lion, les voitures arrivent à toute blinde, il faut reussir à se mettre sur la trajectoire sans taper quoique ce soit, se concentrer sur les premiers freinages, surveiller ses rétros, d'un coup toute l'attention est mobilisée à 300% j'adore ça!

 

 

Mon stint s'est finalement passé sans histoire si ce n'est 3 interventions de safety car (une Civic moteur explosé, une Intergra et une RX-7 au tas), je roule vraiment safe car le grip n'est pas au top et il s'agit surtout de finir la course avant tout. 2 heures c'est quand même long, surtout que le soleil s'est bien levé, il est midi donc j'ai faim et derrière la safety car le temps passe encore moins vite...  Au final je fini mes 2 heures en ayant très peu consommé, mais les freins fumants : il faut que j'améliore un peu mon style.
 

On ne remet que 20L du coup et notre dernier relayeur s'envole pour le dernier stint. A ce stade nous sommes déjà 2ème de notre classe et 16 ou 17ème au général. Le premier de notre classe (une Skyline GTS Turbo) tourne 5 à 7 sec de mieux que nous au tour sans forcer donc on croise les doigts pour que quelque chose casse

 

 

Mais bien que le temps fasse son œuvre sur de nombreux équipages, la Skyline concurrente tourne avec une régularité métronomique. Notre dernier pilote se bat quand même et remonte encore quelques places au général. Comme souvent dans les courses d'endurance, tout le monde part en sprint sur la dernière demi-heure mais nous résistons bien et notre collègue passera finalement la ligne d'arrivée 15ème au général et 2ème de la classe: plus qu'honorable, c'est même inespéré!

 

(je m'énerve un poil sur la vidéo car je me suis mangé une volée de morceaux de pneus dans les yeux...)

 

Notre résultat prouve encore une fois qu'en Endurance, prudence, régularité et fiabilité sont la clé des bons résultats, bien plus que les chevaux, et on n'a pas besoin d'une grosse sportive pour s'amuser, cette 318is est un bonheur à mener!
 

Nous avons donc pu profiter des race queen, d'une belle couronnes de fleurs et de Champagne mousseux à pas cher!

 

 

La fatigue étant quand même bien là nous sommes redescendu passer la nuit sur Koriyama, pour ne pas avoir à faire la route jusqu'à Tokyo et pour débriefer autour de quelques verres.

 

C'est assez marrant de reprendre la route dans la M3 après la course en 318is vidée, tout parait tellement feutré et facile... Comme quoi le référentiel est important
 

Bref encore un week-end bien employé, qui me donne vraiment envie d'en faire un peu plus, la course a quelque chose d'addictif et j'espère avoir quelques opportunités l'an prochain!

 

 

Modifié le 13 novembre 2016 par Neubauten

[GEBm3]

Bravo beau récit et superbe experience!

[gegette]

Super! ça me rappelle mes années 206 relais...

enfin en 318, c'est quand même mieux!

[Gatouille]

Alors là bravo, expérience pas courante de la vraie compétition, et en plus exotique, bien racontée.

C'est très intéressant ce reportage, merci !

[gagipro]

Excellent 

[Neubauten]

Le 2016/11/13 à 17:50, gegette a dit :

Super! ça me rappelle mes années 206 relais...

enfin en 318, c'est quand même mieux!

Vraiment sympa la 318, même si un peu frustrante parce qu'elle manque vraiment de chevaux.

Je me faisais la réflexion après coup de faire la même chose avec une M3, mais c'est quand même un autre univers parce que ça pousse beaucoup plus fort, ça va beaucoup plus vite et ça ne freine pas mieux (notre 318 est équipée d'étriers M3), du coup je pense que le niveau d'implication et d'attention demandées au pilote n'a absolument rien à voir, et sur une course de plusieurs heures je pense que tu dois sortir de l'auto vraiment rincé (ou dans un talus).

Modifié le 14 novembre 2016 par Neubauten

[gegette]

et la conso n'est pas la même en M3! la mienne boit comme un trou sur piste...

pour avoir essayé récemment un 318 is, je trouve ça plutôt sympas. Ce petit moteur est marrant et il crache tout ce qu'il peut! super léger, je pense que c'est très bien pour se concentrer sur les traj et se permettre une grosse attaque sans arrières pensées...sur des circuits assez sinueux bien sur.

Et comme je dis toujours, le jour ou on en a marre, on peut y jeter un S50 et on a une M3 de piste!

[Neubauten]

Ahah, en fait celle là c'est un peu l'inverse... Il s'agissait d'une 318is mais elle a fini dans un mur, alors ils ont pris tout ce qui était récupérable et l'ont mis dans une caisse de M3 sans moteur qui trainait chez notre garagiste. Depuis au fil des courses et des gadins quelques autres panneaux de carrosseries ont été remplacés, la suspension est venue d'une autre M3... Bref c'est Frankenstein cette caisse

[Gatouille]

C'est bien ces attaches capots ? pratiques à utiliser ?

[Neubauten]

Bof, pas vraiment je les trouve un peu dures... Après le capot carbone est hyper léger et assez souple donc c'est sûr qu'il vaut mieux avoir des attaches en plus.

[maloti]

Excellent, merci pour le reportage.